Alpinisme et Cascade de glace
Les différentes pratiques de l’alpinisme :
Le massif du Sancy dispose d’un avantage non négligeable : En seulement 30 minutes d’approche, on atteint le pied d’une cascade de glace, d’une goulotte ou d’un couloir. Ce qui rend possible des ascensions à la journée et même à la demi-journée. On peut très vite être immergés dans une ambiance assez sérieuse et se croire en Patagonie, tout givrés, et vivre une mini aventure, sans pour autant « s’engager » vraiment. Car la vallée n’est jamais très loin ici.
- Course de neige, ou couloirs : Une course de neige se pratique sur des glaciers, ou des couloirs ou encore sur des arêtes effilées en neige. Il faut être équipé de crampons, d’un (ou de deux) piolet(s), et on s’assure à l’aide la corde qu’on utilise soit à la main si c’est facile, soit en la passant dans des assurances dans la neige. Type, corps mort (piolet ou sac enfoui dans la neige), pieux à neige, broches à glace, etc…
- Courses d’arêtes : C’est une ascension empruntant un éperon ou une arête, comme son nom l’indique. Le plus souvent, ces arêtes sont dites « mixtes ». C’est-à-dire, qu’il y a des passages en rocher, et en neige. L’assurage se fait donc souvent sur le rocher, à l’aide de coinceurs et de pitons, mais aussi dans la neige ou la glace quand cela est nécessaire. Il est facile de choisir le niveau de difficulté de ce genre de course aux clients. De plus, le guide peut assurer de manière assez fiable ses compagnons tout en restant sur le fil d’un éperon, donc abrité des chutes de pierres ou de glace, ou des coulées de neige.
- La cascade de glace : Cette discipline, apparue dans les années 70, s’apparente à de l’escalade, mais avec des crampons et des piolets techniques (piolets plus courts et ergonomiques pour frapper la glace). On s’assure avec des broches à glace, et parfois sur des arbres en haut des cascades. Les cascades de glace se trouvent souvent en fond de vallées froides, ou sous formes de goulottes de glace, plus haut dans les massifs. Il est possible de trouver des petites cascades faciles avec une déclivité non verticale, adaptées à l’initiation. Ce qui rend cette activité très populaire (quand le froid est là…). Pour les grimpeurs aguerris, il sera extraordinaire d’aller faire une belle cascade technique et aérienne.
A qui s’adressent ces sorties ?
Une découverte de l’alpinisme ou de la glace peut se faire à n’importe quel âge (à partir de 14 ans). Il est possible de choisir la course adaptée à votre niveau technique et à votre condition physique. L’itinéraire choisit sera en fonction des conditions de neige, et de la météo, mais aussi en fonction de vos envies.
Cela peut être une sortie technique, un sommet dont vous rêvez, ou une belle cascade de glace. L’engagement privé d’un guide peut se faire seul ou à deux. C’est le maximum que je peux assurer lors d’une course d’alpinisme. Mais il existe des possibilités d’initiation en groupe. Notamment pour la glace, où on peut facilement installer plusieurs cordes et faire grimper jusqu’à 6 personnes. Ou en aménageant des parcours d’alpinisme, où les gens se déplacent plus ou moins en traversée (pour éviter les chutes de pierres et de glace sur les voisins) en s’auto assurant sur des cordes fixes.
Matériel nécessaire :
Je peux vous prêter absolument tout l’attirail nécessaire à l’alpinisme sauf les chaussures et crampons.
Il faudra si besoin les louer auprès de ces deux magasins :
Ullskadi au Mont Dore : Ullskadi – Location de skis au Mont-Dore
Cabesto Clermont ferrand : Cabesto | Magasin de pêche, plongée, randonnée, piscine, chasse sous marine, alimentation
Venez habillés comme pour la haute montagne. Une sortie en hiver dans le Sancy ou le Cantal peut s’apparenter à de la haute montagne en terme de températures et de vent… Il vous faudra donc prévoir au moins 2 paires de gants, (voir 3), bonnet, vestes gore tex, masque, et un petit sac à dos avec de quoi boire et manger. Si vous n’êtes pas suffisamment équipés, n’hésitez pas à me dire, j’essaierai de vous dépanner, j’ai ce qu’il faut à la maison !
Mon rôle de Guide en alpinisme
Combien coûte une sortie alpinisme ou cascade de glace :
En groupe à partir de 3 personnes :
- 60€ / personne la demi-journée
- 80€ / personne la journée.
Engagement privé Guide demi-journée :
- 1 client 200€
- 2 clients 250€
- Sancy 160€ / 200€
Engagement privé Guide journée :
- 1 client 350€
- 2 clients 400€
- Sancy 300€ / 350€
Engagement privé Guide journée Clubs :
- 250€ la demi-journée
- 400€ la journée
Quelques belles courses dans le massif du Sancy :
- La goulotte « Redondance », avec sortie au sommet du Puy Redon : la voie parcours un système de goulottes plus ou moins raides, jamais vraiment difficile, tout en gardant un caractère très « alpin ». La sortie sur l’arête sommitale est aérienne et la vue splendide (quand il fait beau). Par mauvais temps, l’arête peut laisser un souvenir assez intense et vous allez vite comprendre pourquoi il faut être équipé comme en haute montagne…
- La cascade « Ice Cream » (Grade 4+, soit de très courtes sections à 90°), avec sortie au sommet du téléphérique : Une belle cascade technique, avec un accès un peu engagé et une sortie qui rappelle l’arrivée de l’arête des cosmiques à l’aiguille du midi à Chamonix ! Pour des alpinistes ou grimpeurs en quête de verticalité.
- Goulottes « Etienne » et « raie des fesses » au Puy de la Perdrix (grade 4) : Ces goulottes de glace font chacune 3 longueurs et son voisines. Les passages les plus raides frôlent la verticale mais ne sont pas soutenus. Pour y accéder, il faut entièrement remonter la vallée de chaudefour et le couloir sous la Perdrix. Une belle journée d’alpinisme en montagne sauvage, dans une vallée absolument magnifique !
- Des cascades de glace d’initiation : En effet, à seulement une demi-heure de marche, les cascades du Mouflon Rouge, ou de l’Ours, ou encore celles du ravin des chèvres ne dépassent pas les 15 mètres de hauteur, et le grade 3+ ou 4 (c’est-à-dire environ 70/80° d’inclinaison et peu soutenue), ce qui correspond parfaitement à une découverte !
De belles courses côté Cantal :
Le grand Rideau du cantal : 90 mètres de mur de glace avec une section verticale en haut. Cette cascade est la fierté des cantalou. Sous le Puy Mary, elle est la plus grande du cirque, mais il y en a pour tous les goûts, une dizaine de cascades se grimpent sur la même barre rocheuse, toutes plus belles les unes que les autres. En 2011, avec mon ami François Lesca, nous avons tenté d’enchaîner la totalité des cascades du Puy Mary dans la journée. Nous sommes venus à bout de 8 cascades sur les 10 les plus belles et difficles (soit environ 400m d’escalade), le mauvais temps et une avalanche nous ayant arrêté.
La face Nord du Puy de Bataillouse : une des faces emblématiques du Cantal, avec une approche sauvage et une vraie ambiance alpine dans la face. Quelques passages raides en glace et mixte auvergnat ! Lors d’un évènement nommé « Cantal’ycimes » sur lequel j’étais engagé comme guide, il y a quelques années, j’ai eu la chance de bénéficier de très bonnes conditions pour skier la face Nord du Puy de Bataillouse.
Le Puy Griou : Une des plus belles montagnes du Cantal, de par sa forme conique. Ce sommet sera parfait pour une première course en neige, avec même la possibilité de quelques passages d’escalade sur un petit pilier rocheux pour atteindre la cime.
L’alpinisme dans le Sancy, un massif chargé d’histoire…
Malgré sa faible altitude, le massif du Sancy a toujours attiré les alpinistes et grimpeurs, qui dès la fin du 19ème siècle s’illustreront ici comme dans les Alpes ou les Pyrénées. Pour preuve, la création du Club Alpin Français de Clermont Ferrand, qui fut à cette époque, le deuxième club alpin créé en France après celui de Paris ! Allez savoir pourquoi ici ? Avant Lyon ou Grenoble, pourtant plus proche des Alpes… ?
Les premières ascensions eurent lieu sur les arêtes des 3 Capitaines côté Ferrand Sud, ou l’arête du Gratton de Chaudefour. Mais aussi dans les couloirs du Ferrand ou du versant Mont Dore dans le Val d’enfer… Difficile de ne pas citer l’alpiniste André Vimal (ancêtre des Guides Xavier et Fred Vimal), un des précurseurs de l’alpinisme auvergnat pendant l’après-guerre. Il fit le récit, dans une revue du CAF d’une des premières ascensions de l’aiguille du Moine de Chaudefour (une flèche attirant le regard à l’aplomb du sommet du Ferrand) avec ses compagnons de cordée André Belin et Aspert. Puis il ouvrit le couloir du Dôme, en compagnie de Viallard, qu’on appelle aujourd’hui la « goulotte Vimal » …
Le Sancy, berceau des guides auvergnats…
Puis, dans les années 60 et 70, l’alpinisme moderne se développe avec notamment les guides Denis Collangette, Jean Pierre Frachon, et Bernard Madeuf. Denis fut le premier de la lignée des auvergnats à décrocher la médaille de guide en 1972. Il exercera tout au long de sa vie le métier de guide dans le massif du Sancy au Mont Dore une partie de l’année. Avec ses clients ou ses amis, il équipera et ouvrira de nombreux itinéraires d’alpinisme et de glace dans le Sancy. Comme la première ascension de la cascade de la Dore avec un seul piolet, ou la goulotte « redondance » au Puy Redon. (Ce fut d’ailleurs ma première course d’alpinisme avec lui lorsque j’avais 11 ans…). Il parcourait aussi de nombreux itinéraires mixtes techniques et engagés comme à l’Aiguille Collangette ou dans les aiguilles du Diable… La génération suivante de guides arrive dans la foulée, avec de belles ascensions. Première de la cascade « Ice cream » dans le val d’Enfer par François Pallandre (disciple de Collangette). Fred Vimal et son frère Xavier, descendants du pionnier André Vimal, atteindrons la pointe de l’alpinisme, et s’installerons eux aussi à Chamonix. Bien d’autres feront leurs armes ici avant de s’expatrier dans des massifs alpins. Dans le Cantal sévit un autre spécimen à cette époque, Antoine Cayrol, qui fera de beaux enchaînements des faces Nord du Cantal, ou la cascade du Grand Rideau en solo intégral…